Paradoxes de l’innovation – qui aime bien, châtie bien

Une des clés des méthodes d’innovation tient dans la mise en place de tests. C’est-à-dire de moments, sur le terrain, où les idées et les prototypes construits en chambre vont se confronter à la réalité, aux clients.

Or, cette phase de test qui fait toute la valeur des méthodes est celle qui est la plus difficile à mettre en place. Non parce que le mode d’emploi de ce qu’est un test est compliqué à comprendre ! Mais parce que l’état d’esprit derrière les tests est quelque chose de difficile à porter, surtout lorsqu’on est attaché à son projet !

Pour éclairer cela, nous parlons d’une autre forme de schizophrénie chez l’innovateur (voir la première, celle qui oppose mode recherche et mode exécution). Pour qu’un projet d’innovation avance, il est nécessaire d’y mettre du cœur, de l’énergie, mais aussi de chercher à le tuer. Qui aime bien, châtie bien !

Il est en effet nécessaire d’un côté d’avoir l’élan et l’énergie qui viennent de la conviction qu’on fait quelque chose d’important, de bien, de s’attacher à son projet (état d’esprit : DESIGN) ; et en même temps, la clé du succès vient de la capacité à questionner, à remettre en question son projet, voire même à chercher à le tuer, en formulant des hypothèses à aller tester, pour pivoter rapidement si cela ne fonctionne pas (état d’esprit : TEST) ! En gardant à l’esprit que c’est l’idée que l’on test, et pas sa valeur personnelle !

Et vous, savez-vous manier le pinceau de celui qui esquisse des projets ambitieux aussi bien le marteau de celui qui teste la solidité de la construction ?